Etat des lieux et perspectives sur la connaissance et l’importance de la biodiversité actuelle des petits mammifères d’Algérie et du Maroc

Abstract

L’Algérie est le second plus grand pays d’Afrique et couvre une très large gamme de milieux, du désert du Sahara au Sud aux plaines côtières du Nord. Dans le livre de Kowalski et Kowalska sur les mammifères d’Algérie paru en 1991, on comptait 107 espèces dont 35 petits mammifères rongeurs, soricomorphes, erinaceomorphes, macroscelidae, lagomorphes et 26 chiroptères. Parmi celles-ci les chiroptères sont protégés ainsi que l’écureuil de barbarie, le hérisson du désert ou le porc-épic. Selon l’IUCN (2012) à l’échelle globale, la moitié des espèces de mammifères sont en déclin et probablement un tiers sont menacées d’extinction tandis que 836 espèces sont en attente de statut faute de données suffisantes. C’est chez les petits mammifères (poids inférieur à 20kg), qui constituent l’essentiel de la diversité mammalienne, que la situation est la moins bien connue faute d’études écologiques et systématiques. En effet, l’augmentation des travaux de terrain et la généralisation des techniques de génétique moléculaire ont conduit ces dernières années à la réhabilitation de nombreuses espèces comme Gerbillus latastei, Crocidura pachuyra, entre autres. Cette diversité cryptique est probablement sous-estimée en Algérie, à cause du manque de données mais laisse entrevoir une richesse spécifique nettement supérieure à ce qui était connu. Nous présenterons quelques exemples concernant la confirmation et la caractérisation de certaines espèces de petits mammifères du Maghreb ainsi que les perspectives liées aux nouvelles techniques de la systématique intégrative.