Modélisation économétrique des caractéristiques des jeunes promoteurs qui ont réussi dans le cadre du dispositif ANSEJ

Abstract

Jusqu’au début des années quatre-vingt (1980), de nombreux décideurs politiques et penseurs économiques et sociaux supposaient que l’entrepreneur, la petite entreprise et, par voie de conséquence, la création d’entreprises de manière générale étaient des survivances du passé, que les grandes entreprises étaient les seules à même de fournir les emplois et la richesse des nations et par conséquence, ils constituaient le principal vecteur de développement économique et social de n’importe quel pays. C’est ainsi, que la majorité des pays se sont lancés dans la construction des modèles de développement économiques et sociaux basés sur la création et l’implantation de grandes entreprises et ce, à l’image de notre pays qui a suivi un modèle de planification centralisé basé sur les grandes industries industrialisantes. Mais, à partir des années quatre-vingt (1980), et surtout avec les changements intervenus au niveau mondial (Chute du bloc socialiste, chute du prix du pétrole, crise économique, augmentation du chômage) des moyens spectaculaires (financiers et humains) ont été mobilisés et consacrés, par les pays développés et en voie de développement, tel que l’Algérie, en faveur de la création d’entreprise de petites gabarits. En Algérie et, depuis quelques années, l’entrepreneur est revenu en force, surtout après l’option du passage d’une économie planifiée à une économie de marché (fin des années 80). Mais c’est surtout l’augmentation du chômage dû au licenciement excessif des travailleurs d’entreprises publiques et à la politique de désinvestissement et restructuration des grands pôles industriels et la liquidation de certaines d’entres elles, et à l’arrivée d’une population importante en âge de travailler sur le marché de l’emploi, qui ont donné une nouvelle dimension à l’entrepreneur. C’est dans ce cadre, qu’un intérêt particulier a été accordé à ceux qui contribuent à fournir non seulement les biens et services mais aussi des emplois durables par l’établissement d’une législative très avantageuses et favorable à cet effet . En effet, En Algérie, les structures d’appui à la création d’entreprise se sont multipliées depuis l’année 1996 par la création de : 1- l’Agence de Promotion de Soutien et du Suivi des Investissement (APSSI), depuis l’année 2001, il y’a eu changement de dénomination (Agence Nationale de Développement des Investissements ANDI) 2- L’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ) 3- L’Agence Nationale de Gestion de Micro Crédit (ANGEM) 4- La Caisse Nationale d’Allocation Chômage (CNAC) 5- L’Agence de Développement Social (ADS) En plus, de ces institutions étatiques qui jouent un rôle important dans la dynamisation et dans la création d’entreprise, vu les avantages fiscaux et parafiscaux qu’ils accordent, il existe sur le terrain plusieurs institutions étatiques et associations qui se sont lancées et qui participent par leurs financements à la création de la petite et la très petite entreprise. Cependant, après presque de deux décennies d’existence de ces structures d’appui à la création d’entreprise, il ressort, qu’il y’a peut de travaux universitaires relatifs à la création d’entreprise. Soucieux d’établir se lien entre le secteur universitaire et économique, que nous avons pensé a présenter une étude sur les caractéristiques des jeunes qui ont réussi dans le cadre du dispositif ANSEJ et ce, à travers un modèle économétrique. Le modèle que je propose devrait normalement servir de guide pour l’intervention sur le terrain dans le choix des jeunes et par conséquence des projets présentant un fort taux de probabilité du succès et de réussite . Le modèle devra permettre de visualiser l’ensemble des variables (c'est-à-dire les caractéristiques du jeune entrepreneur) sur lesquelles ont peut se baser pour déterminer à priori et à l’avance si le jeune qui se présente à la création d’entreprise à un fort taux de pourcentage de réussite où non, et quelles sont les caractéristiques sur lesquelles il faut agir pour renforcer la réussite du projet. Les modèles économétriques représentent à notre avis pour les responsables chargés de l’accompagnement et l’évaluation des porteurs de projets et des projets ce que représentent les laboratoires pour les praticiens telles que les pharmaciens, les biologistes…etc. La modélisation que je propose repose sur la lecture de la littérature existante dans le domaine, mais aussi, sur l’expérience concrète que j’ai pu accumulé durant une décennie de pratique en matière d’accompagnement des jeunes à la création de micro entreprise au sein de l’agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes ANSEJ. Dans ce cadre, l’objet de cette intervention consiste à faire ressortir à travers un modèle économétrique, quelles sont les variables (les caractéristiques) essentielles qui permettent de déterminer à priori la réussite d’un jeune futur entrepreneur. En effet, dans la littérature en entreprenariat, de nombreux travaux ont tenté et tentent toujours d’identifier les traits des individus qui ont réussi dans leurs entreprises. L’hypothèse sous adjacente de ces travaux est que ces entrepreneurs présentent des caractéristiques spécifiques. C’est dans cette perspective qu’on va consacrer notre travail à définir quelles sont les caractéristiques individuelles en terme d’âge, de genre, de niveau scolaire, la situation familiale, nombre d’associés qui ont une influence sur la probabilité de réussite de la micro entreprise dans la cadre du dispositif ANSEJ.