Le harcèlement moral : quelques éléments de la représentation sociale des enseignants du cycle primaire.

Abstract

Le travail est un moyen de la réalisation de soi, de l’ouverture aux autres et de la participation du sujet à la société et à ses transformations, mais il peut être aussi un lieu où apparaissent des contraintes et des pressions de tous ordres (temporelles, techniques, organisationnelles, relationnelles…) qui sont susceptibles d’engendrer stress, souffrance et violence. Le harcèlement moral est l’une des formes de violence dite psychologique qui a toujours existé dans le milieu du travail, mais sa dénomination est récente, et a fait l’objet de plusieurs appellations : harcèlement sur le lieu de travail, abus d’employé, abus émotionnel, maltraitance au travail, et mobbing…etc. Christophe Dejours est l’un des premiers chercheurs qui se sont intéressés aux conditions de travail, il estime que « le harcèlement moral est une forme clinique de l’aliénation sociale dans le travail, résultant de contraintes psychiques exercées de l’extérieur sur un sujet par l’organisation du travail, les modes de gestion et d’évaluation ou de direction de l’entreprise » (Dejours, 1980). Quant à Hirigoyen (2001) elle affirme que l’harcèlement moral « se définit comme toute conduite abusive (gestes, paroles, comportement, attitude…) qui porte atteinte, par sa répétition ou sa systématisation, à la dignité ou à l’intégrité psychique ou physique d’une personne, mettant en péril l’emploi de celle-ci, dégradant le climat de travail Donc pour définir ce phénomène, on doit tenir compte du type, de la fréquence, de la durée, de la réaction de la victime ainsi que de l’intention de celui qui le perpétue, mais avant tout il faudrait préciser les notions et les idées associatives ; en un mot, les représentations sociales du harcèlement moral pour les différencier d’autres formes de violence au travail, qui sont des événements isolés. D’une autre part, ce phénomène de société prend une ampleur considérable dans le monde du travail, le rapport du Bureau International du Travail affirme que « la violence au travail quelle soit physique ou psychologique se généralise, franchissant les frontières, elle sévit un peu partout dans le monde, tous contextes et toutes catégories professionnelles confondus ».