L’endogamie maraboutique face à la scolarisation cas d’une communauté villageoise de Bejaia Sillal

Abstract

Les groupes kabyles maraboutiques «almoravides» se singularisent par un système d’échange matrimonial endogamique. Le poids des traditions et des coutumes maraboutiques n’offre à l’individu qu’une marge de liberté minime lors du choix de son conjoint ; en plus ces dernières ne permettent même pas la fréquentation de l’un et de l’autre avant la consommation du mariage. Le mariage d’un individu kabyle maraboutique procure à la famille en particulier les parents et les proches la responsabilité et la charge de choisir le conjoint potentiellement adéquat. La famille maraboutique est fière de sa descendance religieuse où l’appartenance maraboutique constitue la norme capitale du choix du conjoint. Cependant, La société algérienne a connu ces dernières décennies une série de mutations socioéconomiques voire culturelles qui ont affectées ses différentes structures, en particulier la structure sociale et le mariage, plus précisément, ces dernières années. Et parmi les facteurs les plus actifs des mutations sociales nous citons la catégorie intellectuelle. Signalons, que l’Algérie a menée, depuis l’indépendance, une politique de scolarisation généralisée qui a permit à toutes les catégories sociales d’en bénéficier. En ce sens, les groupes maraboutique de Sillal ont connu ces dernières décennies une augmentation des taux de scolarisation suite à un ensemble de dispositions mises en place par les autorités locales dans l’objectif de mener à bien ce projet éducatif dans la région. Ainsi, la catégorie intellectuelle de village Sillal rentre comme actrice du changement qui a fortement modifié les conceptions et les valeurs qui régissent les stratégies matrimoniales maraboutiques d’autrefois. C’est en fait sur ce point que se focalise le présent article, en se basant sur des données empiriques des groupes maraboutiques appartenant à l’un des villages de la wilaya de Bejaia « Sillal ».