La diversité de l’odonatofaune dans deux biotopes sahariens

Abstract

L’objectif des recherches sur les indicateurs biotiques est de fournir des outils qui permettent de caractériser l’évolution dans le temps de l’état écologique des écosystèmes. Au niveau de l’écosystème, on peut examiner la structure des communautés ou s’intéresser au processus, aux structures, au paysage. On parle alors d’indicateurs écologiques. Les odonates sont des indicateurs écologiques utiles et habituellement protégés et toute tentative visant à les aborder devrait prendre en considération ce statut particulier et par conséquent ne prélever de la nature que ce dont on a strictement besoin dans une approche rationnelle. Cependant, rares sont les études qui ont pris en charge ce groupe d’insectes prédateurs, plus rares sont ceux qui ont pris la peine d’établir un suivi temporelle en régions sahariennes et en toutes saisons. L’objectif de la présente étude vise la caractérisation du peuplement d’odonates (Insecta) dans quelques biotopes sahariens. L’ébauche aborde l’inventaire spécifique dans un contexte spatio-temporel à travers plusieurs stations perturbées ou non, reflétant la zone humide mais surtout la palmeraie dans deux régions, Djamâa et Ouargla (Sahara septentrional) réputées par ces deux écosystèmes particuliers. La prospection et l’inventaire s’est poursuivi durant 11 mois selon un rythme mensuel dans 6 stations dont 2 milieux humides (Chott d’Ain Beida à Ouargla et lac Ayata à Djamâa), 4 palmeraies (Chemora, Ain Choucha, Chriâa à Djemââ et palmeraie I.TA.S. à Ouargla). Le piégeage des adultes ou imagos se fait par filet fauchoir et outils analogues alors que celui des larves fait appel au filet troubleau. Par ailleurs, le régime alimentaire est analysé en récupérant les fèces à la capture des individus. Enfin, quelques aspects bioécologiques sont abordés. L’inventaire révèle la présence d’une richesse spécifique de 22 espèces d'odonates dans les deux biotopes, dont la majorité se retrouve dans la palmeraie. Les espèces inventoriées sont réparties en deux sous-ordres soit 15 Anisoptera (libellules) et 7 Zygoptera (demoiselles). Les valeurs de l’indice de diversité de Shannon-Weaver fluctuent entre 1,52 bits et 2,58 bits et celles de l'équitabilité sont proches de 1. Pour ce qui est du régime alimentaire, il est à noter que la richesse totale sur les espèces proies examinées montre la présence de 14 ordres d’insectes.