Efficacité des extraits de quelques plantes spontanées issues de la région du M’zab dans la lutte biologique contre la cochenille blanche du palmier dattier Parlatoria blanchardi et la mineuse de la tomate Tuta absoluta

Abstract

Un nombre considérable des recherches publiées sur les biopesticides d’origine végétale au cours des 20 dernières années par les pays d’Afrique du Nord ont été analysées. On a remarqué que la majorité de ces études ont porté sur les coléoptères en raison des dégâts économiques importants qu’ils causent aux denrées stockés. Le plus grand nombre de publications provenait d'Égypte, suivi de la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. Un tableau résumant ces études est fourni pour permettre un accès facile à cette littérature à l'usage des chercheurs et des professionnels intéressés par les insecticides botaniques. Au sein de notre étude expérimentale, nous avons sélectionné trois plantes spontanées du désert algérien à savoir du Ricin Ricinus comunis, El harmel Peganum harmala et la coloquinte Citrillus colocynthis. Le criblage phytochimique de ces plantes a indiqué leur richesse et diversité en composés phytochimiques. A l’exception des Terpenoides, les Tanins, les Alcaloïdes, les Flavonoïdes et les Saponines ont été détectés chez les trois plantes. Des bio essais ont été mené afin d’évaluer les effets larvicide et répulsif de ces extraits contre les larves de la cochenille blanche du palmier dattier Parlatoria blanchardi. Les résultats ont montré un effet larvicide très intéressant, même à des concentrations les plus faibles testées, le taux de mortalité des larves dépasse les 65%. Nos résultats démontrent pour la première fois la possibilité de repousser les larves de cochenilles par l’utilisation des extraits des plantes. En ce qui concerne la mineuse de tomate Tuta absoluta. Des tests ont été menés sur la toxicité des extraits vis-à-vis les œufs et la relation entre les extraits et le comportement des adultes. La pulvérisation des plants de tomates par nos extraits n’engendre aucun effet répulsif sur les adultes ni sur le comportement des femelles adultes sur la ponte des œufs. Un effet ovicide très élevé a été remarqué notamment sur les lots traités par l’extrait de P. harmala où le taux des œufs non-éclos a dépassé les 83% chez toutes les concentrations testées.

A considerable number of researches on botanical insecticides published in the last 20 years by North African countries have been analyzed. We noticed that the majority of these studies have focused on coleopteran pests owing to the important economical damage they cause in stored products. The greatest number of publications was from Egypt followed by Tunisia, Algeria and Morocco. A table summarizing these studies is provided to allow easy access to this body of literature for use by researchers and professionals interested in botanical insecticides. In our experimental study, we selected three spontaneous plants from the Algerian desert: Castor bean Ricinus comunis, El harmel Peganum harmala and Citrillus colocynthis. Phytochemical screening of these plants indicated their richness and diversity in phytochemicals. Except Terpenoides; Tannins, Alkaloids, Flavonoids and Saponins were detected in all three plants. Bioassays were conducted to evaluate the larvicidal and repellent effects of these extracts against white scale larvae of the date palm, Parlatoria blanchardi. The results showed a very interesting larvicidal effect, even at the lowest concentrations tested; the larval mortality rate exceeds 65%. Our results demonstrate for the first time the possibility of repelling the date palm scale nymphs through the use of plant extracts. Regarding the tomato leafminer Tuta absoluta, bioassays were conducted on the toxicity of extracts towards eggs and the relationship between extracts and the behavior of adults. Spraying the tomato plants by our extracts does not cause any repellent effect on adults nor on the behavior of egg-laying. A very high ovicidal effect was noted especially on the batches treated with P. harmala extract where the rate of unhatched eggs exceeded 83% in all the concentrations tested.