ETUDE DE DEUX SYSTEMES DE TRAITEMENT D’EAUX USEES URBAINES PAR LAGUNAGE. CAS DE LA STATION PILOTE DE L’UNIVERSITE DE NIAMEY (NIGER) ET DE LA STATION DE LAGUNAGE AERE DE L’OASIS DE OUARGLA

Abstract

La station de traitement des eaux usées par lagunage de la ville de Niamey, réalisée dans le cadre d’un projet de recherche-action entre l’ONG belge AQUADEV et l’Université de Niamey, grâce à un financement de la Commission européenne, est l’un des rares sites de recherches appliquées en Afrique de l’Ouest qui offre la possibilité de réaliser des comparaisons systématiques, et dans les mêmes conditions de fonctionnement, entre plusieurs modes et filières de traitement : le lagunage à microphytes, le lagunage à macrophytes flottants (Lemna minor et Eichhornia crassipes) et le lagunage à macrophytes fixés (Echinocloa Stagnina). Dans le cadre de cette étude, les performances de quatre filières ont été évaluées. Les résultats obtenus ont montré que la combinaison de bassins contenant les macrophytes Eichhornia crassipes et Echinocloa Stagnina est la plus performante sur les paramètres physico-chimiques et biologiques, avec 95% d’abattement sur les MES, 94% sur les orthophosphates, 85% sur la DCO et 80% sur la DBO5. Les résultats ont montré, en outre, globalement, qu’il n’y avait pas de différences significatives sur le plan épuratoire entre et la filière à lagunage naturel à microphytes et la filière à Lemna minor. Dans un autre contexte, dans le Sahara Algérien, les échecs constatés suite à la mise en place dans le passé de procédés sophistiqués de traitement des eaux usées (boues activées) ont poussé les pouvoirs publics à opter récemment pour la technique de lagunage qui semble être particulièrement adaptée au contexte local. Cette « prise de conscience » s’est concrétisée par la réalisation, notamment dans la cuvette de Ouargla, d’une station de lagunage aéré. Les premiers résultats obtenus concernant les abattements des principales formes de pollutions sont encourageants : environ 80 % sur la DBO5 et DCO et 40 % sur les MES. Cette station, outre le fait qu’elle va permettre une meilleure prise en charge du problème de la gestion des eaux usées qui se pose, depuis plusieurs décennies de manière curiale dans la cuvette de Ouargla, permettra aussi de servir de modèle de recherche appliquée pour le traitement des eaux usées par lagunage sous climat saharien, domaine de recherche jusque-là très peu exploré.