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Title: La Figure De La Sorcière Dans Mangeront-Ils ? De Victor Hugo « Enjeux D’une Transgression »
Authors: Foudil DAHOU
Ouled-Ali, Zineb
Keywords: Figure- Sorcière- Enjeux- transgression.
La Figure De La Sorcière
Mangeront-Ils
Victor Hugo
Enjeux D’une Transgression
Issue Date: 2007
Abstract: Victor Hugo, écrivain français né le 26 février 1802 à Besançon, dans un milieu idéologique mouvementé entre son père, Léopold Hugo, un fervent général de Napoléon, et sa mère qui était royaliste. Séparé de son père à l’âge de onze ans, il reçoit une éducation libérale sous la charge de son parrain Victor Fanneau de la Horie, un général de l’Empire, de qui l’enfant Hugo prend ses premières leçons de liberté ; cette éducation a influé ensuite sur toute sa carrière politique et littéraire. Après avoir été royaliste sous la Restauration, il fut le familier de Louis-Philippe sous la Monarchie de Juillet, et bonapartiste au début de la Seconde République, puis l’ennemi acharné de Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III) car il était devenu républicain ; il le reste jusqu'à sa mort. Cette ancienne leçon de liberté héritée de son enfance dans les jardins des Feuillantines le rend l’adversaire le plus brûlé de haine envers le régime autoritaire du Second Empire qui tend à limiter les libertés politiques ; alors l’écrivain engagé s’insurge et, pour garder sa vie sauve, il s’exile clandestinement à Bruxelles en 1851, puis aux îles anglo-normandes. L'épreuve difficile de l’exil a contribué à une riche écriture romanesque, poétique et épique, fondée toute sur ses convictions politiques et sociales qui appellent à la liberté : Les Misérables, les Châtiments, et Les Contemplations. Parmi les œuvres hugoliennes abondantes de l’exil s’inscrit un recueil théâtral publié en œuvre posthume, c’est le Théâtre en Liberté, d’où nous avons extrait notre pièce Mangeront-ils ? Nous avons choisi d’intituler notre travail de recherche : « La figure de la sorcière dans Mangeront-ils ? De Victor Hugo « Enjeux d’une transgression » », où nous proposons une étude de la figure d’une sorcière nommée Zineb. Certainement le personnage de la sorcière n’est pas nouveau dans la littérature, surtout fantastique; mais ce qui constitue une nouveauté, c’est cette comédie où s’annonce l’oxymore : une comédie où on meurt et qui a pour personnage principal une sorcière, un personnage souvent connu par son caractère maléfique ; mais la sorcière hugolienne bouleverse nos attentes, trahit notre imagination avec sa bonté évidente, tout au long de la pièce. Derrière le choix de notre corpus nous allons étudier la figure de cette sorcière pour dévoiler les différents enjeux de l’écrivain engagé : thématiques, idéologiques et historiques voire sociaux, qui ont contribué à une telle peinture d’une sorcière altruiste. Alors notre travail est divisé en trois parties essentielles : la première partie est une étude préliminaire séparée de l’étude de notre corpus ; elle s’intitule « La figure de la sorcière entre satanisme et altruisme » ; nous avons préféré l’inaugurer par un chapitre définitoire portant sur les deux termes noyaux : sorcellerie et sorcière : la sorcellerie est une opération magique qu’exerce le sorcier (ère), défendue par toutes les religions officielles, considérée longtemps comme un aspect culturel déterminant d’une société quelconque. Étymologiquement, sorcier (ère) est un mot qui dérive du mot « sourcier » quelqu’un qui a pour métier de chercher les sources, de jeter le sort. Sur le plan anthropologique, le sorcier (ère) est perçu(e) comme un adepte de Satan, une personne qui manipule les forces occultes ; et la sorcière est populairement une vieille femme laide et méchante, ne pas la confondre avec la fée qui est un personnage imaginaire, il hante les contes d’autrefois, connu par sa bonté et aussi sa beauté. Traditionnellement le sorcier (ère) a longtemps occupé la fonction d’un médecin ou d’un prêtre dans les sociétés surtout antiques et rurales moyenâgeuse. Dans un propos ultérieur de Michelet, nous avons pu retenir l’image générale de la sorcière : elle est une femme sans famille, venue de l’Inconnu, qui suscite la terreur de tout le monde ; nul ne peut aborder cette femme errante qui habite les bois inaccessibles, pareillement aux animaux et aux démons inabordables ; elle erre dans cette Nature, ennemie de l’Église ; méprisée par la société à cause de son satanisme; la sorcière reste une créature énigmatique, insaisissable parfois mythique. Ainsi, la sorcellerie est une pratique qui échappe à la religion et à la raison, liée souvent au maléfice, exercée par les sorciers et les sorcières des personnes réputées d’avoir pactisé avec le Diable. Après avoir défini les deux termes clés, nous avons entretenu dans les deux chapitres suivants l’Histoire de la sorcellerie en France afin de repérer l’image folklorique, alors ces deux chapitres constituent un survol historique de la sorcière, du Moyen-âge jusqu’au XIXe siècle : la figure traditionnelle de la sorcière s'est développée dans une société moyenâgeuse apeurée par la guerre, la mort et d’autres événements historiques décisifs comme : la guerre de Cent ans, la Peste Noire, l’exécution de l’héroïne française Jeanne d’Arc, après un procès de sorcellerie. À la suite de ses drames mortels, la société rurale s’est mise à l’écoute d’un discours purificateur qui attribue la sorcellerie surtout aux femmes parce qu’il aperçoit dans la femme l’image d’Ève, la pécheresse à cause de laquelle Adam est expulsé du Paradis ; ce discours clérical prêche l’Apocalypse dans la présence des sorcières herboristes qui, en maîtrisant le soin du corps souffrant, influencent l’esprit des pauvres paysans et font écouter la voix du corps au lieu de celle de l’Église. Donc ces sorcières sont devenues les concurrentes des élites et des clergés qui se déguisent sous ce discours pour propager une pensée universaliste qui fait valoir la papauté et la royauté sur toutes formes de pensée. En maintenant ce discours l’Église a pu enfin ravoir la confiance de la masse populaire, en faisant croire aux maléfiques des sorcières et leur pacte avec Satan et, en les faisant dans le regard des paysans un bouc- émissaire de tous les maux qui accablent le monde moyenâgeux dans lequel l’homme croit encore au merveilleux. En attribuant une image satanique aux sorcières, toute la société se prépare à la riposte en les chassant du village ; cette chasse a été entreprise par l’Église, notamment avec la parution de la bulle Super Illius Specula, par le pape Jean XXII et le Marteau des sorcières des deux inquisiteurs Heinrich Kramer et Jacques Sprenger qui veulent éliminer une secte satanique à contresens de l’Église romaine, dirigée essentiellement par des femmes révoltées, aspirant à l’amélioration de la condition féminine dégradée dans une société masculine où l’État prive la femme de ses moindres droits juridiques et son droit d’instruction, une société influencée par une culture qui diffuse des images affreuses sur la sorcière méchante courant derrière ses désirs charnels ; et dans une vieille société où le taux de la mort des jeunes femmes est bien élevé à cause des conditions d’hygiène abaissées lors de l’accouchement. Au long de cette histoire de chasse aux sorcières, toute prétendue sorcière doit subir au tribunal un procès où on cherche sur son corps la marque du diable, en utilisant la méthode des Piqueurs (des spécialistes chargés de piquer tout le corps de la prétendue sorcière jusqu’à ce qu’ils trouvent la zone insensible à la douleur, qui constitue la marque du Diable) ou celle du bain (l'accusée est mise dans un récipient plein d’eau, les mains liées derrière le dos ; si elle succombe elle est libérée ; sinon elle est accusée parce qu'on croit que les forces occultes l’ont aidée à ne pas succomber). Ces procès contribuent souvent à une accusation certaine ; par la suite la sorcière sera punie devant tout le monde en l’offrant au bûcher enflammé. Durant toute cette longue chasse, des milliers de femmes ont été péries par une simple rumeur qui a couru de leur pratique de la sorcellerie et qui a touché non seulement les paysannes, mais mêmes les filles de grandes familles et encore les religieuses entourées par les hautes murailles des couvents. Ainsi, durant les siècles de l’obscurantisme, la sorcière a vécu une interminable torture pratiquée par l’Église, l’État, le peuple ; elle était accusée d’hérésie, de satanisme… elle était tout simplement le bouc- émissaire de tous les drames qui accablaient le monde d’autrefois. De cette chasse effrénée contre les sorcières a résulté une instabilité sociale ; mais avec l’évolution des mentalités dans les siècles qui suivent, l’image satanique de la sorcière est plus en plus affaiblie, et le déséquilibre social sera réparé à la fin du XVIIe siècle par les efforts collectifs de l’État et de l’Église : on a assisté à la réforme avec la publication de la bulle Pro formandis en 1657 par le pape Alexandre VII, aussi par l’édit du roi Louis XIV en 1665 qui met fin aux persécutions des sorcières, en affirmant que la sorcellerie n’est qu’une illusion et tromperie. Alors la figure de la sorcière satanique prend d’autres sens : elle devient une superstition avec le discours rationaliste élevé autour du XVIIIe siècle notamment avec la publication de De la recherche de la vérité 1674-1675 par le théologien français Nicolas Malebranche et de l’Encyclopédie qui réaffirment que la sorcellerie n’est qu’une illusion ou une tromperie faite par des gens qui ne cherchent que la célébrité au-delà de toutes ces histoires imaginaires ; ils affirment également que Satan n’existe pas et que, s’il existait, ce ne serait qu’un être vaincu et faible qui ne pourrait jamais manipuler l’homme. De même, les médecins élaborent une théorie antipossessioniste qui définit la sorcellerie comme étant une maladie psychique, une hystérie, non une possession par Satan. Quant aux historiens rationalistes du XIXe siècle, ils remettent en cause toutes ces histoires de sorcellerie qui selon eux ne sont que le résultat d’une société analphabète et barbare en assassinant des femmes innocentes. Enfin avec La Sorcière de Michelet, la sorcière devient avec la pensée romantique de XIXe siècle un symbole de l’altruisme et de la révolution contre l’Église romaine oppressante, anti-Nature. Voilà donc que la figure de la sorcière a été réhabilitée, et le personnage de la sorcière fait une entrée nouvelle dans l’imaginaire de plusieurs écrivains ; il est devenu un visage cher à la littérature romantique, une figure de charité et d’altruisme, une femme révoltée issue des temps de désespoir. Ainsi, la mutation d’idées qu’a connue la société a pu contribuer à la fin des procès de sorcellerie au XVIIe siècle, et à un changement de la figure de la sorcière : une figure superstitieuse au siècle des Lumières puis une autre altruiste avec l’éclosion du mouvement romantique au XIXe siècle Alors durant tout cette première partie nous avons pu retenir que la sorcière est une personne qui exerce des opérations magiques que nous appelons la sorcellerie, par conséquent la sorcière est une adepte de Satan ; apeurés par ce personnage maléfique, tous les membres de la société médiévale s’organisent dans une attaque barbare pour exterminer les sorcières du village ; mais cette chasse a causé un déséquilibre social flagrant. Alors, Une évolution des mentalités à travers le XVIIe surtout, contribue de plus en plus à affaiblir l’impact de la sorcière démoniaque, qui devient une femme folle et ignorante au XVIIIe siècle. Mais, avec le triomphe du romantisme au XIXe siècle, la figure de la sorcière est réhabilitée pour devenir une figure de charité et d’altruisme, une femme révoltée issue des temps de désespoir. Après avoir repéré la figure traditionnelle de la sorcière entre satanisme et altruisme, nous nous sommes intéressée dans la deuxième partie de notre recherche qui a pour titre : « La figure de la sorcière dans Mangeront-ils ?» à relever la figure de la sorcière Zineb dans notre corpus. Mangeront-ils ? est une comédie en deux actes : « La Sorcière » et « Le Talisman », écrite par Victor Hugo, le chef de file du romantisme français au XIXe siècle ; elle est achevée le 27 avril 1867, et paraît à titre posthume en 1886 dans Le Théâtre en Liberté, titre qu’a choisi Victor Hugo pour son recueil théâtral, un recueil qui annonce le retour à un théâtre à la fois engagé et fantaisiste, après l’insuccès dramatique des Burgraves en 1843. L’intrigue de l’histoire se déroule sur l’île de Man où vivent la sorcière Zineb et son ami l’anarchiste Aïrolo, et au sein de laquelle se réfugient les deux amants, Lady Janet et Lord Slada, chassés par le roi ridicule et furieux de l’île de Man, dans cette forêt dont la végétation et l’eau sont empoisonnées, les deux gueux éprouvent la faim et la soif, alors se pose la question de Mangeront-ils ? Poussé par un amour d’autrui et une haine animée contre le roi tyrannique le voleur Aïrolo se charge d’assurer le manger aux deux affamés, la sorcière agonisante Zineb se montre aussi soucieuse du sort des opprimés de la forêt y compris Aïrolo, par conséquent, en rencontrant le roi, elle se hâte à la délivrance de ses amis quand elle offre son talisman à Aïrolo ; et quand elle joue la sorcière- devineresse en trompant ce roi superstitieux par un destin fatal selon lequel sa destinée sera liée à celle de son captif Aïrolo ; donc le roi relâche le captif et se soumet à son chantage pour qu'enfin il abdique et cède son trône aux deux amants pourchassés. Par-là toute l’intrigue de cette comédie est liée au personnage de la sorcière ; une vraie sorcière reconnue par l’auteur de la pièce, ainsi que les personnage ; et dont nous cherchons à relever le portrait au long de deux chapitres principaux ; mais d’abord nous avons essayé de définir le mot portrait, un terme qui relève de l’art figuratif, mais dans la littérature désigne un ensemble englobant tous les informants et les indices, un texte d’ordre social, historique, physionomique et moral, dans lequel le narrateur nous fournit tous les caractères du personnage- cible. Toutes les informations ainsi fournies contribuent à distinguer ce personnage des autres personnages existant dans le texte, surtout le portrait physique et moral qui le plus souvent reste un élément fixe jusqu’à la fin de l’intrigue. Puis nous avons montré comment on peut repérer le personnage dans une pièce théâtrale qui diffère de la narration dans le fait que le texte théâtral est un texte qui se base sur la parole, alors il n’y a pas un narrateur qui nous véhicule les portraits des différents personnages existants sur scène, celui-là se dissimule pour laisser la parole à ses personnages. Dans le théâtre hugolien qui constitue une particularité, nous pouvons avoir un portrait à partir les didascalies abondantes, parce que Victor Hugo n’est pas seulement un dramaturge, mais encore un metteur en scène : dans les didascalies Hugo montre tous les détails minutieux sur le décor, l’éclairage, et les costumes ... De plus nous pouvons repérer les portrait : physique et moral de la sorcière en s’appuyant sur les propos des personnages : le roi, Aïrolo surtout, et la sorcière elle-même. À travers le premier chapitre intitulé : « Le portrait physique de la sorcière », nous avons essayé de cerner le portrait physique de la sorcière hugolienne parce qu’il est facile à repérer ; il est fourni essentiellement par le dramaturge, qui peint la sorcière dans des didascalies abondantes telle qu’elle devra apparaître sur scène ; puis par les personnages de la pièce qui se mettent tous d’accord sur son apparence physique : vieillesse, faiblesse, agonie, bohème, grotesque. Ce portrait physique apparaît presque identique avec l’archétype de la sorcière, étudié durant la première partie surtout au Moyen-âge et à la Renaissance : une image d’une vieille femme dessinée par l’Église, l’État et les paysans comme répugnante, grotesque, bohémienne, vivant isolée dans les forêts et les endroits inaccessibles, où elle se rend au sabbat à minuit pour se livrer à d'innombrables crimes contre la société et les dogmes religieux. D'après ce portrait physique que nous avons dressé au long de cette partie, nous avons pu relever un trait physique qui caractérise la sorcière hugolienne et qui s'oppose à l'archétype de la sorcière rurale moyenâgeuse ; c'est la faiblesse qui résulte de son agonie, un événement qui pousse la sorcière grotesque au sommet du sublime. Avant d’entamer « Le portrait moral de la sorcière », dans le deuxième chapitre qui porte le même intitulé, nous avons discuté brièvement sur le choix du nom propre de la sorcière Zineb qui a certainement une relation intime avec le personnage de la sorcière et parce qu’il est significatif : le fait d’intégrer n’importe quel mot dans le texte littéraire est une mission pensable ; le texte ressemble à un tissu dont un maillon maladroitement placé provoque une déchirure dans le corps du tissu. Les présentateurs de la pièce soulignent que d’après les ressources de Hugo Zineb est le prénom de la fille de Mahomet, le prophète honoré par les musulmans, également dans la Légende des Siècles de Hugo. Étymologiquement Zineb est un nom propre d’origine arabe qui se lie intimement à la nature ; c’est le nom d’un arbrisseau de fleurs odorantes qui pousse dans le désert ; ce nom se lie aussi à l’Islam et à la bénédiction, vu que ce prénom appartenait à la fille aînée du prophète béni Mahomet, une femme s du bois, et qui se charge de lui assurer protection ; Zineb est la sorcière mourante pour laquelle Aïrolo se hâte en voulant la protéger contre le peuple furieux ; une sorcière généreuse qui lui donne son talisman, sa seule fortune dans ce monde ici-bas ; enfin une sorcière érudite qui connaît les secrets de la végétation et, de qui il apprend le sens de l’Existence et de la Mort. En dernier lieu, nous arrivons à la vision de l’auteur qui se contente de peindre une sorcière farouche qui vénère la grande Nature comme tous les animaux et les peuples primitifs, et qui prend cette immense forêt comme le seul lieu digne de sa vie et de sa mort attendue ; une sorcière anarchiste qui éprouve une ferme obstination devant les offres du roi quand il lui demande d’ouvrir les portes closes du destin ignoré par l’homme ; une sorcière rusée qui réussit à tromper le roi afin de faire triompher les impuissants opprimés par la tyrannie de ce roi ridicule ; finalement une sorcière visionnaire qui s’indigne de la tromperie de la vie, les conflits du pouvoir, une sorcière philosophe, visionnaire qui porte un langage spirituel sur la Mort, la Liberté, l’Existence… Alors, Hugo dans sa comédie a poursuivi la réhabilitation de la sorcière inaugurée par Jules Michelet, en revêtant sa sorcière des qualités distinctives, qui proviennent d’une imagination féconde typiquement hugolienne, mais quelles sont les raisons pour lesquelles, Hugo peint cette sorcière altruiste ? Dans la dernière partie de ce travail de recherche, qui s’intitule « Les enjeux de la transgression de la figure de la sorcière dans Mangeront-ils ? » nous avons puisé les multiples enjeux de l’écrivain engagé derrière une telle mise en scène de la sorcière bénie ; partant de l’idée que derrière chaque acte d’écriture réside une volonté communicative qui s’établit entre l’auteur et son lecteur, et qui était pour longtemps le centre des études critiques ; dans cette partie nous avons choisit de s’appuyer successivement sur deux approches critiques inventées au XXe siècle : la critique thématique et sociocritique. Dans le premier chapitre « Enjeux thématiques », nous avons appliqué une critique thématique, ensuite la sociocritique dans les deux derniers chapitres intitulés : « Enjeux idéologiques : politiques, religieux et philosophiques » et « Enjeux historiques et sociaux ». La thématique est une approche critique qui se base sur la critique de l’imaginaire ; elle s’intéresse à relever les réseaux imaginaires ou thématiques qui régissent le texte littéraire; donc en appliquant cette approche à notre corpus tout en le comparant avec la thématique du premier drame hugolien Hernani en 1830, nous avons pu en tirer la conclusion suivante : Hugo a gardé presque la même palette thématique que dans le drame romantique : l’Exotisme, le Merveilleux, la Nature, la Nuit, la Rêverie, la Mort, l’Amour malheureux, l'affirmation du moi. Pourtant il s’intéresse dans cette comédie à montrer une émancipation dramatique, surtout en qui concerne le thème qui a longtemps hanté sa pensée pendant la période de l’exil, qui est la Puissance des Faibles. Hugo se montre à travers la sorcière Zineb un défenseur ardent d’un Orient, lieu par excellence de l’exotisme littéraire, ce voyage continu de l’esprit pour conquérir d’autres terres inconnues qui fécondent l’imaginaire romantique. Il tâche à travers la sorcière de marquer son éblouissement par le charme de l’Orient merveilleux des fameuses Mille et une Nuits ; et en dessinant cette sorcière visionnaire, il souligne cette fascinante influence d’un Orient, source de lumières et de bénédiction qui éclaire le ciel obscur du Moyen-Âge européen. Par cet exotisme littéraire vers l’Orient mystérieux de la sorcière, Hugo consolide son goût du merveilleux et du mystère, issu du roman gothique qui caractérise toute la tendance romantique. Dans ce monde féerique hugolien, tout est possible même de changer les vieilles croyances du peuple, mais tout en gardant un réalisme dans le fait que tout est réalisable grâce à l’amour et à la bonté ; la sorcière qui malgré qu’elle possède un talisman, vainc le roi seulement par sa grande puissance d’aimer autrui et la Nature, ce lieu béni qui reçoit généreusement la mort de la sorcière, sa seule amie à qui Zineb confie ses malheurs de vivre ; la seule personne sage qui sait comment garder la vie saine de tous les êtres souffrants ; un monde parfait et organisé à travers lequel se dessine la figure d’un Dieu consolateur et énigmatique. Avec cette sorcière contemplatrice, Hugo change la conception de la Nuit romantique, moment de solitude, pour en faire une temporalité à deux facettes : une cauchemardesque où se promène la sorcière satanique que craint le peuple ; et une autre salvatrice que choisit la sorcière pour mourir calmement dans son obscurité. Dans cette temporalité chère au romantique ballade la sorcière rêveuse à travers laquelle Hugo déborde dans sa rêverie et nous fait voyager vers un monde féerique où tout est possible, même de braver le plus puissant des humains et faire triompher les plus faibles. Au lieu de s’intéresser à célébrer la Nature et l’Amour romantique, Hugo crée un nouveau sens de la rêverie lorsque sa sorcière contemplatrice pose les questions existentielles les plus imposantes, en cherchant l’essence et la finalité de l’action de vivre et de mourir. Ainsi la question de la Mort devient primordiale dans les propos de la sorcière agonisante qui philosophe avec son ami Aïrolo sur le sens de la Mort ; comme une fin inévitable de chaque acte de vie, une mort salvatrice de la sorcière continuellement poursuivie par l’homme ; une liberté non conditionnée ; et une voie qui nous rapproche de Dieu. Donc cette sorcière est en recherche perpétuelle de cette mort bénie au sein de la grande Nature. Ainsi la Mort qui constitue une question hugolienne traditionnelle se pose de nouveau par la sorcière, pour dire enfin que tout être humain est concerné par cette question même les grotesques, et c'est cette question de la Mort qui fait de Zineb une sorcière très singulière. Mais ce qui se constitue comme l’ultime enjeu au-delà de la création de cette sorcière rusée, c’est la Puissance des Faibles : les faibles dans Mangeront-ils ? arrivent à la fin à une victoire marquante sur le roi, grâce à l’amour altruiste que garde la sorcière Zineb envers la Création, un amour du prochain qui résulte des profondeurs de cette Nature adorée, qui prime sur l’amour romantique traditionnel. Alors avec cette mise en scène particulière de la sorcière, Hugo fait primer l’amour de la grande Nature sur l’amour charnel romantique qui est souvent malheureux ; mais grâce à la sorcière cet amour malheureux parvient à la fin à son bonheur quand les amants triomphent de l’impossibilité de s’aimer. Et avec l’invention de cette sorcière Hugo réaffirme encore le principe de son art : le romantisme qui se résume dans une découverte du « je », un « je » habituellement malheureux, s’indigne de la vie humaine qui se finit par une mort désespérante, se révèle chez la sorcière hugolienne un « je » qui cherche dans la mort non une échappatoire mais une bénédiction, pour cette raison il préfère se finir sur terre par un acte généreux. Finalement, à travers ce repérage de la thématique de Mangeront-ils?, nous pouvons remarquer que la présence de la sorcière altruiste n’exclut pas l’éventail des thèmes traditionnels du drame hugolien romantique. Mais dans Mangeront-ils?, ces thèmes traditionnels se sont revêtus des innovations qui caractérisent également tout le recueil du Théâtre en liberté. La thématique de Mangeront-ils ? annonce une quête de liberté obsédante qui s’interprète dans une rêverie débordante de l'écrivain qui emporte le lecteur dans l’Histoire lointaine d’une Europe infectée par l’obscurantisme du Moyen-âge ; à l’aide de la sorcière aimante, souffrante et visionnaire, Hugo fait voyager l’âme à un Orient de charme qui console les opprimés et leur attribue une puissance contre la tyrannie, en affirmant toujours que même les grotesques et les monstres sont capables de comprendre l’essence de l’existence et peuvent encore changer le monde vers l’Idéal lorsqu’ils portent un amour du prochain et de la grande Nature. Dans le deuxième et le troisième chapitre nous avons appliqué la sociocritique, une approche nouvellement créée qui s’inspire de la sociologie de la littérature ; elle se charge de localiser dans un texte les traces de l’idéologie, et de la société de son auteur, ainsi que son époque historique. En adoptant cette approche critique, nous avons remarqué que, malgré le cadre féerique de cette comédie légère, Hugo ne cesse pas de réclamer ses principes idéologiques qui se manifestent dans son libéralisme d’esprit en défiant le régime politique autoritaire que représente le roi de l’île de Man : un roi vaincu par un amour idéal entre ses deux cousins ; un roi ridicule bravé par la sorcière agonisante qui porte comme son auteur une conscience politique, un roi enfin défié par son esclave. Alors derrière ce roi superstitieux qui croit à la sorcellerie et qui rejette la foi chrétienne pour chercher les diseurs du sort, contrairement à Zineb qui préfère la mort pour être auprès de Dieu, se profile le fantôme de Napoléon III, le monarque tyrannique qui a déçu les principes de l’écrivain républicain. Donc à travers cette comédie, Hugo dresse une pure satire dérisoire du régime politique de « Napoléon le petit », loin de son discours rigoureux des Châtiments. En créant cette sorcière bohémienne, Hugo couronne son choix de la proscription loin du régime politique oppressant. À l’exemple de Hugo qui a choisi la grande Nature guernesiaise comme un lieu de proscription, Zineb préfère avoir comme habitat la grande Nature de l’île de Man. Grâce à l’épreuve de l’exil et de la mort de sa Léopoldine, Hugo devient plus universaliste, et la sorcière devient plus spirituelle avec son discours sur la Mort. Et comme l’écrivain proscrit qui refuse l’amnistie accordée par l'empereur Napoléon III, Zineb refuse l’or offert par le roi de l’île de Man. Identiquement à Hugo qui goûte dans la proscription la saveur de sa liberté, Zineb découvre sa liberté dans la mort au sein de la Nature où elle préfère s’ensevelir auprès d’un tombeau ruiné, sous un tas d’herbes. Par la peinture de la sorcière herboriste, Hugo véhicule également ses réflexions religieuses et philosophiques, il consolide le rôle de la sorcière d’autrefois qui, en maîtrisant la végétation, maîtrise le corps et l’esprit des paysans analphabètes et se révolte contre le spiritualisme de l’Église romaine. A travers cette sorcière pourchassée, Hugo laisse entendre un discours accusateur de l’intégrisme religieux qui enveloppe le Moyen-Âge, qui a commis plusieurs péchés contre l’humanité sous le nom de JésusChrist, cet intégrisme contamine encore son siècle, il a détourné les yeux des crimes commis contre le peuple français lors du coup d’état ; alors Hugo ressent un vil complot entre l’État et l’Église contre le pauvre peuple. Au-delà de cette critique du pouvoir religieux il propage un libéralisme religieux et philosophique inspiré de cet Orient charmant, la terre originaire de la sorcière Zineb, le berceau d’une immense variété religieuse qui puise toute dans le grand livre de la Nature. Alors Hugo adopte le panthéisme qui laisse entrevoir Dieu à travers ses manifestations dans la Nature ; également il opte pour une philosophie dite la métempsycose qui pense une deuxième vie de l’âme après la mort durant laquelle l’âme humaine se purifie graduellement de ses péchés, en animant plusieurs corps (du plus vil jusqu’au plus aérien) pour enfin arriver à Dieu. Donc, l'enjeu politique hugolien derrière une sorcière altruiste, clairvoyante et insoumise, est la Révolution contre toute forme de répression politique, la Révolution de 89 contre la monarchie de Louis XVI, contre la tyrannie de Napoléon III, une révolution qui se manifeste dans Zineb, la sorcière déterritorialisée, pour viser non seulement le lecteur français mais toute l'Humanité qui révolte contre l’oppression en marchant vers le progrès. Si nous comparons Mangeront-ils? à tout ce qui est écrit pendant l'exil, nous pouvons facilement cerner ce souffle de Révolution, et d'enthousiasme tout au long de la pièce, à commencer par une sorcière qui annonce sa mort prochaine et se clôture par l'abdication du roi et la survie des autres faibles. À travers cette annonce de la mort, Hugo appelle toute l'humanité à la Révolution, aux sacrifices car la révolution ne pourra se réaliser qu'au-dessus des cadavres de ces martyrs. enfin, après avoir mené une lutte contre l’intégrisme artistique dans Hernani en 1830, avec l’écriture de Mangeront-ils ? Hugo continue sa révolution contre l'intégrisme politique qui empêche la marche ascendante du XIXe siècle. Tandis que tout l’enjeux religieux et philosophique de Hugo à travers la peinture de la sorcière pourchassée et révoltée contre l’Église est un refus d’intégrisme religieux qui infecte la pensée laïque et libérale du XIXe siècle ; et par le biais de la sorcière panthéiste qui croit à la métempsychose, Hugo réclame l’autre facette de la liberté d’esprit que veut son art, celle de la religion et de la philosophie, une liberté qui accompagne la liberté politique comme son verso et qui maintient le progrès que nécessite son siècle. Dans le dernier chapitre de cette troisième partie, nous avons continué d’appliquer l’approche sociocritique pour dévoiler encore les enjeux historiques et sociaux qui poussent le grand écrivain socialiste à violer l’image traditionnelle de la sorcière rurale méprisée. D’abord Hugo fait revivre par la peinture de la sorcière pourchassée une époque révolue dans l’Histoire européenne et française, celle de la chasse aux sorcières, entreprise durant le Moyen-Âge, tout en voulant dénoncer cette époque à la fois chère à l’imaginaire romantique qui fait penser à l’amour chevaleresque idéal, et déshonorante dans la mémoire collective des Français, tachée par la cendre des bûchers enflammés pour des raisons futiles. Par-delà de cette fresque historique, Hugo ausculte son présent qui se voit encore contaminé par l’intégrisme religieux et politique du Moyen-Âge quand il réprime les libertés de l’esprit et trahit les espérances de la République. À travers la misère de sa sorcière Hugo décrit la misère qui accable le peuple du XIXe siècle, dessinée déjà dans son grand roman social Les Misérables. Ainsi cette mise en scène de la sorcière révoltée est une interrogation sur l’avenir de ce peuple souffrant, sur la laïcité que veut diffuser le discours politique ardent des républicains de la gauche et, à leur tête, Victor Hugo. En inventant ce personnage atypique de la sorcière, Hugo réaffirme son rattachement aux principes de la gauche républicaine qui s’inspire de la devise de la Révolution de 89 : Liberté- Fraternité- Égalité. Hugo professe par le biais de sa sorcière farouche la Liberté de tout opprimé et condamné, son refus de la peine de mort, quand la sorcière donne son talisman à Aïrolo pour lui épargner la pendaison, pour qu’il soit libre de choisir sa mort tout comme elle qui choisit délibérément la mort au sein de la Nature ; également lorsqu’elle se hâte pour délivrer Aïrolo de sa captivité par les archers du roi et trompe le roi par un destin en assurant la survie de son cher ami. En plantant cette sorcière érudite, Hugo nous rappelle le rôle traditionnel de la sorcière dans la propagation de la pensée scientifique ; alors il lance un appel implicite à la liberté d’instruction loin du discours clérical dogmatique qui essaie de délimiter la pensée humaine et qui a été l’origine de toute cette histoire barbare de la chasse des sorcières. Le deuxième enjeu social qui occupe l’esprit de Hugo est celui de la Fraternité : la sorcière bénie croit en une fraternité qui englobe toutes les espèces ; ce sentiment noble que ressent la sorcière provient de son amour pour la grande Nature qui lui enseigne la familiarité avec les bêtes des bois, la solidarité avec les proscrits qui s’exilent loin de la tromperie humaine, la fraternité même avec les herbes mortelles qui poussent dans cette forêt empoisonnée. Le troisième principe de la Révolution c’est l’Égalité, un sentiment justifié par le fait que nous sommes tous frères, donc nous sommes tous égaux, aussi la fatalité de la mort devant laquelle toutes les espèces s’avèrent égales, toutes les rangs sociaux s’anéantissent, le roi ne sera plus roi, il sera le semblable de la sorcière pourchassée, et le proscrit poursuivi. Au-delà de l’itinéraire de cette sorcière pourchassée, Hugo condamne la société moyenâgeuse masculine pour cette répression de la femme. Alors il prêche une égalité entre les sexes, parce que la femme selon lui peut jouer un rôle décisif dans le développement intellectuel de son époque, identiquement à celui qu’a joué la sorcière guérisseuse du village dans la propagande du soin des corps. Ainsi, tout l'enjeu historique et social hugolien à travers la transgression de la figure de la sorcière traditionnelle, est une affirmation de son attachement à ses principes d’écrivain polémiste qui met l’Histoire au service de son art civilisateur, partant des données historiques afin d’ausculter son actualité et les mettre en œuvre sous des formes esthétiques ; ici dans Mangeront-ils? Hugo part d'une époque historique marquante dans l'Histoire de l'Europe pour en tirer des moralités prêchées par Zineb : la Liberté, la Fraternité, l'Égalité ; tout en aspirant à la progression de la société contemporaine, et au progrès de toute l'Humanité. En violant la figure traditionnelle de la sorcière dans Mangeront-ils ? Hugo vise une rénovation thématique par rapport au drame romantique, et affirme encore ses principes de luttes idéologiques et sociales. Partant de l’idée que chaque acte d’écriture est une liberté individuelle prise par une conscience afin de se mettre en contact avec le monde extérieur, de divulguer ses paroles dérobées dans la profondeur de ses idées, Hugo à son tour entreprit l'aventure d’une nouvelle forme d’écriture pour remplir ce contrat entre un auteur et son œuvre, ce fut donc Mangeront-ils ?, où il renouvelle les thèmes romantiques traditionnels en les revêtant d’une pensée humanitaire, et instaure la nouvelle ère d’une religion et une philosophie réformatrices et libérales qui montent vers l’Idéal. En choisissant l’itinéraire de la sorcière Zineb dont la figure marque son souci de libre penseur, d'homme passionné d’Histoire, engagé politiquement et socialement, il met son art au service d’une pensée civilisatrice, une pensée qui accompagne le peuple dans sa marche vers un monde utopique. Hugo insiste dans son projet d’écriture sur une époque de répression politique et religieuse et sexuelle, durant laquelle la femme semble victime d’une immense cruauté provenue de l’obscurantisme qui enveloppe la mentalité moyenâgeuse, une époque qui contamine son siècle et qui entrave la pensée civilisatrice. Alors Hugo nous peint une sorcière porteuse des valeurs humaines capables de reprendre la trajectoire ascensionnelle de toute une nation et de toute l'Humanité, en voulant nous montrer que chaque individu porte en soi cette flamme du progrès quels que soient son époque historique ou son statut social. Bref, au-delà de tout ce qui a été dit antérieurement, nous pouvons affirmer que tout l’enjeu de Victor Hugo, derrière la transgression de la figure traditionnelle de la sorcière dans sa pièce Mangeront-ils ?, l'appel continu à la liberté politique et religieuse, à la liberté d’instruire, à la fraternité et à l’égalité entre les êtres humains, n’est qu’un pas vers le PROGRÈS, cette obsession chère à l’esprit hugolien qui contribue assurément à l’avancée de son époque et l’édifice d’un avenir meilleur pour toute l’humanité sur tous les plans. En conclusion, l’écriture de Mangeront-ils ? constitue un couronnement de la pensée hugolienne depuis ses débuts sur la scène, la consolidation de l’art du théâtre qui demeure le seul art capable de fournir une communication facile et directe, et aussi courageuse, entre l’écrivain engagé et son public, un art qui se fonde sur la liberté, car la parole est liberté. Par l'écriture de Mangeront-ils ? Hugo travaille à l’instauration d’une nouvelle forme d’écriture théâtrale, fondée sur l’émancipation des formes de représentation scénique et sur l’art du dialogue théâtral, annonciatrice d’une nouvelle tendance théâtrale qui préfère le jeu de parole, la dérision, l’absurdité parfois ; une écriture qui sera à l’origine de plusieurs émancipations dramatiques en France au XXe siècle, et l’inspiratrice de plusieurs écrivains qui ont enrichi l’art dramatique par des pièces mémorables à l’exemple de Ionesco, Sartre, Camus, Beckett. Dans notre travail de recherche qui s’intitule « La figure de la sorcière dans Mangeront-ils ? De Victor Hugo « Enjeux d’une transgression » », nous nous intéressons à repérer la figure de la sorcière altruiste Zineb, à travers laquelle nous dévoilons les différents enjeux : thématiques, idéologiques, historiques et sociaux de l’écrivain engagé Victor Hugo. Alors en transgressant la figure traditionnelle de la sorcière rurale satanique, Hugo aspire à une émancipation scénique et une rénovation thématique par rapport au drame romantique, en réaffirmant toujours ses principes idéologiques fondés tous sur le souffle de liberté, et ses engagements historiques et sociaux qui s’inspirent de l’Histoire nationale et de la devise révolutionnaire : Liberté, Égalité, Fraternité.
URI: http://hdl.handle.net/123456789/743
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