Impact des Mantodea dans les équilibres en milieux naturels et cultivés dans la région d’Ouargla

Abstract

Un recensement des espèces de mantes est fait dans la région d’Ouargla (Sahara) ainsi qu’une étude de leurs activités trophiques. Cet inventaire a abouti à la capture de 9 espèces appartenant à 3 familles distinctes. La plupart vivent en palmeraie où les insectes sont les plus abondants. Au laboratoire, les Mantodea, larves et adultes des 2 sexes montrent des préférendums thermiques élevées notamment pour Mantis religiosa (35,6 ºC.), Blepharopsis mendica (35,7 ºC.) et Iris oratoria (33,3 ºC.). L’activité trophique des Mantodea est réalisée grâce à l’analyse des contenus de leurs excréments. Sur le terrain les disponibilités en proies potentielles sont étudiées. La comparaison des régimes alimentaires de 8 espèces de mantes confirme leur forte insectivorie. Pour Mantis religiosa, les Diptera (35,7 %) représentés par des Cyclorrhapha et les Orthoptera (35,7 %) sont les plus ingurgités correspondant à un indice de diversité de Shannon-Weaver (H’) qui varie entre 0 et 1,84 bits. Quant à Iris oratoria, 58,6 % de son régime alimentaire est formé par des Orthoptera dont 63,6 % d’Acrididae. Les Diptera (20,6 %) avec des Cyclorrhapha (17,1 %) sont également ingurgités. L’indice H' des proies d’Iris oratoria fluctue entre 0,81 à 1,83 bits. Le menu de Sphodromantis viridis indique que des Diptera, des Orthoptera, des Homoptera et des Hymenoptera sont consommés à parts égales (H’ = 2 bits). Cependant, Elaea marchali pallida se nourrit d’Hymenoptera (66,7 %), essentiellement de Formicidae (55,6 %) (H' = 0,81 à 1,76 bits). Par ailleurs, Amblythespis granulata ingère surtout des Hymenoptera (60 %) (H’ = 1,37 bits). Par contre, ce sont surtout des Orthoptera (66,7 %) et des Coleoptera (22,2 %) qui sont consommés par Amblythespis lemoroi (H' = 1,58 à 2 bits). Par ailleurs, Empusa guttula ingurgite des Heteroptera (50 %) autant que des Hymenoptera (50 %). L’indice de diversité de Shannon-Weaver correspond à 1 bits. Dans le menu de Blepharopsis mendica, les Diptera (45,4 %) sont les mieux représentés, accompagnés par des Orthoptera (18,1 %) et des Hymenoptera (18,1 %) (H' = 0,92 à 1,5 bits). De ce fait les espèces étudiées sont généralistes en terme de régime trophique. Une ressemblance entre les régimes trophiques de Mantis religiosa, Iris oratoria, Elaea marchali pallida, Amblythespis lemoroi, Amblythespis granulata et Empusa guttula est notée. Contrairement au régime de Sphodromantis viridis et de celui de Blepharopsis mendica.